Le PCF: un parti à la dérive ?

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captureLa direction du PCF, Pierre Laurent, son secrétaire national en tête, donne le sentiment de naviguer à vue. Lors de la Fête de l’Humanité, Pierre Laurent a en effet soufflé le chaud et le froid. Après un premier discours samedi semé de critiques à peine voilées de LFI et de son leader, Jean-Luc Mélenchon, son discours de dimanche a été d’une autre tonalité. Appelant la « gauche  » à l’unité, il a annoncé qu’une délégation du PCF participera à la marche des Insoumis samedi 23 septembre contre le « coup d’Etat social ».

On savait déjà combien la direction du PCF navigue à vue, oscillant entre des alliances électorales très conciliantes et une rhétorique de la lutte des classes, mais cette séquence a été d’une rare clarté.  Incompétences des dirigeants ? Crise idéologique ? D’autres hypothèses sont avancées dont celle de Julian Mischi, selon lequel c’est dans la transformation profonde du profil sociologique des cadres du PCF qu’il faut chercher les raisons de ces errements.

Dans un article intitulé  » Qui sont les nouveaux dirigeants locaux du PCF ? Du permanent ouvrier au cadre territorial« , publié sur le site Métropolitiques , il développe la thèse suivante:

« Amorcé à la fin des années 1970, le déclin électoral du PCF s’est accompagné d’une profonde transformation du profil social de ses dirigeants : aux permanents ouvriers a succédé progressivement une nouvelle génération de cadres, titulaires de mandats électifs, issus de la fonction publique territoriale. Cette évolution est aujourd’hui source de contradictions, comme l’illustrent les tensions internes qui traversent le Front de gauche. »

L’émergence de nouveaux cadres dirigeants est à mettre en relation avec les transformations du monde ouvrier, du déclin des banlieues industrielles et de l’érosion du communisme municipal.