L’espace urbain, un enjeu politique

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Le Monde diplomatique met en ligne en accès libre un article Benoît Bréville qui invite à réfléchir sur les transformations de l’espace urbain de plus en plus soumis à la presse du marché et à sa privatisation.

La compétition entre villes américaines fait rage pour accueillir le deuxième siège social d’Amazon : 238 municipalités, du Mexique au Canada, avaient déposé leur candidature. Le géant du commerce en ligne en a sélectionné vingt, auxquelles il promet 5 milliards d’investissement et la création de 50 000 emplois hautement qualifiés. À charge pour les villes de se conformer à la théorie des « trois T du succès économique » — la tolérance, le talent et la technologie —, qui a transformé Seattle, ville natale d’Amazon. Promue par l’économiste Richard Florida, qui « jouit depuis quinze ans d’une influence considérable auprès des décideurs locaux », cette théorie des « trois T » a des conséquences sociales et urbanistiques considérables, racontait récemment Benoît Bréville (voir la carte « Seattle, ville-bureau »). « Année après année, l’ancienne Jet City accueille une population toujours plus diplômée, aisée, blanche et masculine. (…) Depuis le boom d’Amazon, les prix de l’immobilier à Seattle progressent de 10 % par an. »

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Cable Griffith, « Playground 1 » (Aire de jeu 1), 2013G. Gibson Gallery, Seattle

Grandes villes et bons sentiments, par Benoît Bréville

De Paris à Londres, de Sydney à Montréal, d’Amsterdam à New York, toutes les métropoles se veulent dynamiques, inclusives, innovantes, durables, créatives, connectées… Ainsi espèrent-elles attirer des « talents », ces jeunes diplômés à fort pouvoir d’achat qui, comme à Seattle, font le bonheur des entreprises et des promoteurs immobiliers.