L’évaluation promue par JM Blanquer, arme de destruction du service public d’éducation
Le ministre de l’Education nationale a annoncé sa volonté de mettre l’évaluation au centre de sa politique: évaluation des enseignants, évaluation des élèves et évaluation des établissements, avec dans les prochaines semaines, la création d’une agence publique de l’évaluation. Cette politique d’abord mise en place aux Etats-Unis est une déclinaison du New Public Managment. Derrière l’écran de fumée des propos sur la lutte contre l’échec scolaire et la pédagogie, d’autres enjeux sont tus pas le ministre. Quelques lectures pour s’en convaincre.
Evaluer les profs : Le sujet qui fâche… (Café pédagogique) Alors que le ministre veut payer les enseignants au mérite et que Luc Chatel se rappelle à son souvenir, la question de l’évaluation des enseignants est remise en selle rue de Grenelle. Car elle n’est pas neuve. Hélène Buisson-Fenet et Xavier Pons en proposent un intéressant historique dans un article de la Revista de la Asociación de Sociología de la Educación. Une histoire où JM BLanquer et Le Café pédagogique ont leur place dans l’alternance de réussite ou d’échec en la matière. Mieux : ils expliquent pourquoi certaines réforme de l’évaluation marchent et certaines échouent. A bon entendeur.
Télécharger l’article d’Hélène Buisson-Fenet et de Xavier Pons: Un “sujet qui fâche”. L’évaluation des enseignants en France, entre défense statutaire, injonction au professionnalisme et autonomie professionnelle.
L’éclairage des politiques menées dans d’autres pays
Stéphanie Demers : Les pratiques éducatives sont des pratiques humaines et sociales qui ne répondent pas aux algorithmes (Café pédagogique)
Que nous apprennent les batteries d’évaluations nationales sur l’efficacité d’un système éducatif ? Pas grand chose et surtout rien d’essentiel, répond Stéphanie Demers, professeure à l’Université du Québec en Outaouais. Dans cet entretien donné au Café pédagogique elle montre non seulement les retombées négatives de ces système d’évaluation mais aussi leur incapacité à évaluer réellement la valeur d’une éducation.
Privatisation de l’école, le fiasco suédois, par Violette Goarant, Le Monde diplomatique, septembre 2018
Au cours de la campagne pour les élections générales qui se tiennent en Suède le 9 septembre, la poussée attendue de la droite xénophobe a occulté le débat sur l’avenir des services publics. À la tête d’un gouvernement minoritaire depuis quatre ans, les sociaux-démocrates n’ont même pas réussi à plafonner les profits des entreprises privées qui ont investi la santé ou l’éducation, au détriment de la qualité des services et de la réussite des élèves.
Au nom de la « liberté de choix », par Violette Goarant
Si les privatisations dans le secteur de la santé et de l’éducation se sont produites en Suède avec l’arrivée au pouvoir des « partis bourgeois », en 1991, après soixante ans de domination du Parti social-démocrate suédois des travailleurs, la gauche avait préparé le terrain. Dès la fin des années 1980, le gouvernement avait commencé à s’inspirer des théories sur la « nouvelle gestion publique » en important dans l’administration des outils et des pratiques issus du privé, et en préconisant une forte décentralisation.